Plusieurs des meilleur(e)s chercheur(e)s aux études supérieures sont fortement attiré(e)s par les approches critiques, mais elle/ils subissent alors une pression centrifuge, les milieux juridiques classiques, dans leurs relations troubles avec l’establishment et le capital, n’y étant pas toujours favorables. Nos jeunes juristes engagé(e)s découvrent alors avec délectation les sciences politiques, la sociologie et la philosophie du droit, les approches féministes et marxiennes, etc. Tant et si bien que, dans le milieu facultaire québécois, si particulier en termes d’ouverture officielle à l’interdisciplinarité dans les études supérieures en droit, trop de chercheur(e)s critiques finissent par se désintéresser de la formation des juristes au premier cycle, devenue pour eux synonyme de poncif conservateur. Par défaut, la formation des juristes et la transmission des classiques (obligations, biens, constitutionnel et administratif, etc.) demeurent pratiquement complètement déterminées par la tradition juridique classique, ses usages, ses défenseurs et ses conservatismes. La critique se fait alors tristement excentrique, s’exilant elle-même de la puissante reproduction idéologique qu’opère cette formation.