Yann Moulier-Boutang

Yann Moulier-Boutang participe en 1968 au mouvement du 22 Mars puis aux Cahiers de Mai. De 1970 à 1975, il est élève de l’École normale supérieure. Il se rallie aux thèses opéraïstes en 1970 et participe, en 1972, à la création de la revue Matériaux pour l’intervention. En 1973, il rencontre Toni Negri, qui influencera durablement son travail et dont il sera très proche dans les années 1980-2007.

En 1974, il fonde la revue Camarades, qui succède à Matériaux pour l’intervention et développe les thèmes de l’autonomie ouvrière, concept adopté alors en Italie par des militants issus de l’opéraïsmeCamarades est un des premiers groupes du mouvement autonome en France. Après l’auto-dissolution de Camarades, il participe de 1979 à 1981 au Centre d’initiative pour de nouveaux espaces de liberté (CINEL), une initiative de Félix Guattari.

Yann Moulier-Boutang a adhéré aux Verts en 1999. Depuis 2000, il est directeur de publication de la revue Multitudes, où il publie régulièrement articles de fond ou de réaction à l’actualité, sur ses sujets de prédilection comme la défense d’une Europe fédérale, la refonte totale de notre système d’imposition via une taxe pollen sur les flux, ou encore les enjeux politiques du numérique. Il est membre du comité d’orientation de Cosmopolitiques.

Après avoir été enseignant à l’École normale supérieure et à l’Institut d’études politiques de Paris, il est professeur de sciences économiques à l’université de technologie de Compiègne. Il a été International Adjunct Professor au centre Fernand-Braudel de l’Université d’État de New York à Binghamton (États-Unis)2.

Défenseur du revenu de base inconditionnel3, il le justifie dans son livre L’Abeille et l’Économiste (2010) par le fait que les hommes créent tous de la valeur économique, à la manière des abeilles lors de la pollinisation4. Comme l’explique Yann Moulier-Boutang, « Le revenu d’existence ne serait pas de l’argent pris dans la poche des fourmis qui travaillent et donné à des gens qui ne feraient rien qu’entrer dans la fourmilière ». Selon lui, le revenu de base n’est donc pas un système redistributif mais une « rétribution de la pollinisation » de chaque citoyen5,6.

Yann Moulier-Boutang travaille depuis 2015 avec Ariel Kyrou et Bruno Teboul sur un projet né d’une opposition à la Singularity University, et qui devrait prendre en 2018 la forme d’un Institut des hautes études pour la transition numérique au sein de l’université de technologie de Compiègne (UTC)7.